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Les clarisses de Hannut-Bujumbura

L’installation des soeurs clarisses à Cornillon a lieu le dimanche 8 octobre 2017 en présence de Mgr Jean-Pierre Delville. La présence de soeurs clarisses est attestée à Liège depuis 1340.

1 Origine de la famille des Clarisses

En 1206, François, Fils d’un riche marchand d’Assise, quitte ses projets ambitieux, ses rêves de grandeur, pour devenir le serviteur du Christ et de l’Église, en vivant totalement l’Évangile, Claire, jeune fille de la noblesse d’Assise, désireuse de se donner à Dieu, et touchée par la conversion de François, décide en 1212, à l’âge de 18 ans, de tout quitter, par amour de son Seigneur, pour suivre le Christ pauvre et humble, traçant ainsi un chemin de simplicité, de pénitence et de joie. Portée par le même charisme que François, Claire reçut la tonsure et l’habit des pauvres sœurs, des mains de Saint François, dans la petite Chapelle de la Portioncule.

2 Sainte Claire

Canonisée seulement deux ans après sa mort, Claire d’Assise a vécu, à la suite de saint François d’Assise, la pauvreté radicale, une profonde humilité et une confiance totale en Dieu.

Née en 1193, Claire d’Assise est issue de la riche aristocratie italienne qu’elle quitte pour adopter le mode de vie de François d’Assise. Pour cela, elle renonce à épouser l’homme important que ses parents lui destinent. Et quitte le foyer familial à l’âge de 18 ans pour se consacrer à sa vocation.
Elle rejoint en secret les frères mineurs dans la petite église de Portioncule, le soir des Rameaux, en 1211. Sainte Claire laisse François d’Assise lui couper les cheveux. Elle revêt l’habit de pénitence de toile rêche. C’est à cet instant qu’elle devient l’épouse du Christ et lui consacre entièrement sa vie.

Amitié spirituelle

Claire d’Assise trouve en saint François un maître et développe avec lui une profonde amitié fraternelle et spirituelle. Ce dernier écrit d’ailleurs « Il est beau de pouvoir aimer sur terre comme on aime au ciel, et d’apprendre à s’aimer en ce monde comme nous le ferons éternellement dans l’autre ».
Dans ses lettres à Agnès de Prague, fille du roi de Bohème, qui souhaite suivre ses traces, elle parle de Jésus avec des expressions nuptiales. Elle évoque l’Amour suave de Dieu et son charme exquis, « Il vous serre déjà dans ses bras, lui qui a orné votre poitrine de pierres précieuses ».

Vie communautaire

Après une première expérience monastique de quelques mois, Claire s’établit avec ses sœurs dans un petit couvent que les frères mineurs ont organisé à leur intention dans l’église Saint-Damien. Elle y mourra en 1253, ayant été la première femme à avoir rédigé une règle écrite. Cette règle soumise à l’approbation du pape, veillait à ce que le charisme de saint François d’Assise soit conservé dans les communautés féminines de plus en plus nombreuses.
La vie de communauté s’organise autour du travail de leurs mains (elles ne reçoivent pas de dons), dans une radicale pauvreté (elles ne peuvent posséder aucune propriété matérielle), une profonde humilité, et la confiance totale dans la Providence divine. Claire et ses clarisses se sont beaucoup occupés des pauvres comme saint François s’occupait aussi des lépreux.
D’une santé fragile, la nuit de Noël de 1252, Claire grabataire ne peut assister aux offices de la Nativité du Christ. C’est alors qu’elle fut favorisée d’une grâce insigne et put entendre distinctement toute la Liturgie de cette bienheureuse nuit. Cela lui a valu le titre de « Patronne de la télévision ! »

Eucharistie

En toutes choses, Claire donne l’exemple. Elle a pour ses soeurs des attentions délicates, des compassions touchantes. Elle guérit celles qui sont malades et multiplie les provisions. Elle est prête à tout dans sa charité, même à donner sa vie. A deux reprises, les Sarrazins envahissent le pays, menacent son Monastère et Assise ! Claire prie devant le Ciboire où l’on conservait la Sainte Eucharistie. Le miracle le plus célèbre accompli par la Sainte est celui qui date de l’an 1240. Un vendredi de septembre, Claire, en face d’un assaut de soldats sarrasins pénétrés de force dans le cloître de son couvent de Saint-Damien, réussit à les faire fuir en leur montrant la Sainte Hostie. Les assaillants pris d’une panique inexplicable, s’enfuient. Saint-Damien et Assise sont sauvés.

Sainteté

Cette confiance et la foi de la sainte est si forte que des faits prodigieux surviennent. Par l’ostentation du saint sacrement, elle éloigne des mercenaires sarrasins sur le point d’attaquer le couvent de Saint-Damien et de piler Assise. Cela pousse le pape Alexandre IV à la canoniser deux ans après sa mort, en 1255. Elle a été proclamée patronne de la télévision dans le monde par Pie XII le 14 février 1958.

3 Histoire de la fondation du monastère des Clarisses de Hannut-Bujumbura

La genèse

Voici l’arbre de fondation. En 1471, fondation du Monastère de Chambéry par la duchesse Yolande épouse du Bienheureux Amédée IX de Savoie.

Rapidement :

  • En 1478: Chambery fonde Grenoble (anéanti par la Révolution française.)
  • En 1621 : Grenoble avait fondé Romans et 1878 : Romans revient fonder Grenoble.
  • En 1891, Grenoble fonde Bordeaux-Talence.
  • Le 7 août 1901, Bordeaux-Talence cherche refuge en Belgique et fonde Mons qui fut détruit en 1940.
  • C’est le 16 juillet 1930 que des sœurs de Mons fondent Hannut avec pour objectif de prier pour les prêtres et de fonder en Afrique.

Fondation en Afrique

C’est ainsi qu’en 1957, est entrée une certaine Murundikazi qui se sent appelée à la vie des clarisses. A sa prise d’habit, le 27 août 1958, elle avait invité son cousin le Père Gabriel BARAKANA Jésuite qui est venu avec l’abbé Michel NTUYAHAGA alors étudiant à Lumen Vitae, à Bruxelles. En la fête de la Nativité de Marie le 8 septembre 1959, Sœur Claire Marie a fait sa profession et le 11 octobre, à l’époque, on fêtait la maternité de Marie, l’Abbé Michel NTUYAHAGA a été sacré premier Évêque au Burundi.

Le 8 décembre 1962, fidèles à leur souhait de fonder en Afrique, les sœurs liégeoises Marie-Françoise, Marie-Agnès et la sœur d’origine burundaise Claire-Marie arrivent à l’aéroport de Bujumbura et furent accueillies avec grande joie par les sœurs blanches (Missionnaires de Notre Dame d’Afrique) et la famille de sœur Claire-Marie. Cette fondation au Burundi fut faite sur invitation de Mgr Michel NTUYAHAGA et correspondait au souhait de la communauté de Hannut en Belgique.

Crainte des persécutions

Par crainte des persécutions, en 1988, les clarisses fondent à Uvira, au Congo (Sud Kivu) à 30 km de Bujumbura. La fondation fut d’abord un refuge. Monseigneur Jérôme Gapangwa accueillit un petit groupe de sœurs dans une maison du Diocèse puis à l’ermitage Sainte-Claire. Les craintes étant passées, la jeune fondation continua pour répondre aux souhaits de la population locale mais, en 1995, Les troubles au Congo, obligèrent les Clarisses à quitter une maison pillée et en ruines.

En 1993 : Implantation à Maramvya, dans les collines, à 150 km de Bujumbura. Le but était de procurer à la communauté de Bujumbura, un gîte de fraîcheur, avec une bonne terre à blé, bananes et légumes. Ce fut la Foresta, construction typique de bois et d’herbe, rappelant l’Ombrie franciscaine. Les premiers troubles d’octobre 1993 mirent fin au projet, tandis qu’un premier groupe de novices échappait miraculeusement au massacre.

Entre 1993 et 2000, exil et fondation du Monastère de l’Annonciation à Ggaba, sur une colline de Kampala. A la suite des troubles ethniques de 1993, les Clarisses durent s’expatrier en Uganda, d’abord à Kisubi, chez les sœurs de Saint-Pierre-Claver, pendant un an, puis à Namagunga, grâce à Monseigneur Wamala, archevêque de Kampala qui bientôt, en 1998, les voulut aussi dans son diocèse. Ainsi débuta le 25 mars 2000, le monastère de l’Annonciation, tandis que la formation des aspirantes se poursuivait à Bujumbura et à Hannut, selon l’idéal de Sainte Claire.

Retour en Belgique et à Cornillon

C’est en 2002 que plusieurs clarisses sont revenues sur le monastère fondateur de Hannut au numéro 23, rue de Villers-le-Peuplier pour plusieurs motivations : continuité de la vie contemplative, formation des jeunes sœurs, accueil des gens selon leurs besoins. Les premières occupantes sont : les sœurs Marie-Françoise, Marie-Agnès et Claire-Marie auxquelles s’ajoutent les jeune sœurs Claire-Agapè, Claire-Ancilla, Claire-Antonia, Claire-Assunta, Claire Isabelle, Claire-Pascal.

Il y a actuellement 11 clarisses à Hannut et 41 au Burundi, pour une moyenne d’âge d’environ 35-40 ans. 6 Clarisses occuperont le monastère de Cornillon dès le 11 août 2017 et leur installation a lieu le dimanche 8 octobre 2017 en présence de Mgr Jean-Pierre Delville.

La longue histoire des clarisses à Liège

Les liégeois connaissent la rue des clarisses en plein centre. Installée à Liège depuis 1342, ce n’est qu’en 1839, que leur couvent est démoli et que l’on construit sur son emplacement l’Athénée Royal de Liège. En 1340, trois sœurs disposent de leurs biens pour fonder un monastère de filles de l’ordre de Sainte-Claire au lieu de Bruxtheal. Fondé par Dulle, Jeanne et Enguienne, le couvent semble établi dès 1342. L’installation des clarisses du deuxième ordre franciscain fut chose faite un peu avant 1475. Les Clarisses en Île de l’ordre de Sainte-Claire quittent Bruges en 1604, et viennent occuper un quartier de l’hôpital de Bavière. L’abbesse ayant appelé en 1605 le reste de la communauté, ces religieuses se transportèrent près de Saint-Jean-Evangéliste, puis à côté de la collégiale Saint-Barthélemy. En 1606, l’abbé de Saint-Jacques leur fit don, non loin des Carmes en Île, d’un terrain sur lequel on bâtit un couvent. L’église fut construite en 1608, par les soins de Henri de Berlo et de Jeanne de Duras son épouse ; la dédicace en fut faite en 1610 par André Streignart. Le couvent est vendu en deux lots le 1er avril 1797. Ce n’est qu’en 1839, que le couvent est démoli et que l’on construit sur son emplacement l’Athénée Royal de Liège.

Par ailleurs, à l’emplacement de l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège inaugurée en 1895, près du Cadran, au pied de la citadelle, il existait auparavant un couvent de Sœurs clarisses urbanistes. C’étaient des religieuses de l’ordre de Sainte-Claire, mais suivant la règle adoucie par le pape Urbain IV. Elles vinrent de Paris en 1488, pour s’établir au-dessus du village de Jupille. Établie par après « en Royal », c’est-à-dire rue des Anglais près du Cadran, la congrégation des religieuses de Sainte-Claire doit abandonner définitivement les lieux à la fin du XVIIIe, quand la propriété claustrale est vendue comme bien national sous le régime français, en 1797.[1]

Pourquoi porter des œufs à sainte Claire ?

La tradition des œufs à Sainte Claire consiste à faire une offrande, à l’origine d’œufs, symbole de vie et de fécondité, dans un couvent de sœurs Clarisses, dont la patronne est Sainte Claire, et dont le nom a été associé au « temps clair ». Offrir des œufs pour espérer avoir du soleil ou l’absence de pluie. On pense tout de suite aux futurs mariés, qui veulent évidemment du soleil pour le plus beau jour de leur vie. On pense aussi à toutes les personnes qui organisent des événements au grand air.

Prenant l’exemple des futurs mariés, les clarisses rappellent que le sens de leurs prières, ce n’est pas tant qu’il fasse beau un jour donné. C’est surtout que la vie commune qui va démarrer soit belle et illuminée de soleil. Vous pouvez également faire une offrande autre que des œufs, en sachant qu’il est fréquent de nos jours d’offrir des « œufs en papier », c’est-à-dire de l’argent, et demander aux sœurs une prière pour que votre vœu soit exaucé.

[1] Source : http://histoiresdeliege.skynetblogs.be/tag/couvent+des+clarisses, Claude Warzée, professeur à la retraite