L’hymne du Pange Lingua et Tantum Ergo
Pange Lingua
Thomas d’Aquin a composé cet hymne pour l’office des vêpres du Jeudi Saint. Selon un usage alors répandu, le premier vers de cette pièce reprend celui de l’hymne de Fortunat (VIe siècle): « Pange, lingua, gloriosi proelium certaminis… »
L’hymne pange lingua a ceci de particulier qu’elle contient une véritable catéchèse, tout en étant un cantique de vénération. C’est donc naturellement que Saint Thomas l’intégra dans son office du Saint-Sacrement. En effet, c’est l’hymne eucharistique par excellence de l’Église. Elle est chantée le Jeudi saint lors de la translation du Saint-Sacrement au reposoir.
Tantum Ergo
Les deux dernières strophes, le Tantum ergo, sont chantées à tous les saluts du Saint-Sacrement. Il fait partie intégrante du Pange Lingua et, bien qu’il ne soit que la finale, son usage fréquent fait qu’il est régulièrement mis en avant dans les paroliers.
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Paroles
Latin | Français |
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1. Pange lingua gloriósi corpóris mystérium, | Chante, ô ma langue, le mystère de ce corps très glorieux |
Sanguinísque pretiósi, quem in mundi prétium | Et de ce sang si précieux que le Roi de nations |
Fructus ventris generósi, Rex effùdit géntium. | Issu d’une noble lignée versa pour le prix de ce monde. |
2. Nobis datus, nobis natus ex intácta Vírgine | Fils d’une mère toujours vierge né pour nous, à nous donné, |
Et in mundo conversátus, sparso verbi sémine, | Et dans ce monde ayant vécu, verbe en semence semé, |
Sui moras incolátus miro clausit órdine. | Il conclut son temps d’ici-bas par une action incomparable : |
3. In suprémae nocte coenæ recùmbens cum frátribus, | La nuit de la dernière Cène, à table avec ses amis, |
Observáta lege plene cibis in legálibus, | Ayant pleinement observé la Pâque selon la loi, |
Cibum turbæ duodénæ se dat suis mánibus. | De ses propres mains il s’offrit en nourriture aux douze Apôtres. |
4. Verbum caro, panem verum verbo carnem éfficit: | Le Verbe fait chair, par son verbe, fait de sa chair le vrai pain; |
Fitque sanguis Christi merum, et si sensus déficit, | Le sang du Christ devient boisson; Nos sens étant limités, |
Ad firmándum cor sincérum sola fides sùfficit. | C’est la foi seule qui suffit pour affermir les cœurs sincères. |
5. Tantum ergo Sacraméntum venerémur cérnui: | Il est si grand, ce sacrement ! adorons-le, prosternés. |
Et antíquum documéntum novo cedat rítui: | Que s’effacent les anciens rites devant le culte nouveau ! |
Præstet fides supplémentum sénsuum deféctui. | Que la foi vienne suppléer aux faiblesses de nos sens ! |
6. Genitóri, Genitóque laus et iubilatio, | Au Père et au Fils qu’il engendre, louange et joie débordante, |
Salus, honor, virtus quoque sit et benedíctio: | Salut, honneur, toute-puissance et toujours bénédiction ! |
Procédénti ab utróque compar sit laudátio. Amen. | Á l’Esprit qui des deux procède soit rendue même louange. Amen. |