Une fête universelle
Bien que ce soit Sainte Julienne de Liège, qui en ait été l’instigatrice, elle fut soutenue par des mystiques, en particulier la Bienheureuse Ève de Saint-Martin, recluse (+1265, Liège), par son évêque et par de nombreux théologiens.
Parmi ces théologiens liégeois, on se doit de mettre en évidence l’archidiacre de la Cathédrale de Liège Jacques Pantaléon (1195 – 1264), de Troyes, futur évêque de Laon, et surtout futur pape Urbain IV. Il acquis à Liège une proximité avec Jésus Eucharistie à l’école de Sainte Julienne et de la spiritualité eucharistique de cette partie de l’Europe. Lorsqu’il fut à Rome, c’est cette proximité avec l’eucharistie qui lui permi de terminer de convaincre le grand théologien Saint Thomas d’Aquin sur la présence réelle et perpétuelle du Christ dans le pain et le vin consacrés.
Le miracle de Bolzena lui donna l’occasion de convaincre l’ensemble de la curie romaine. C’est ainsi que le 8 septembre 1964, un mois avant sa mort, il édicta la bulle « Transiturus ad oc mundo », instituant la Fête Dieu comme une solennité universelle. Il la fixa au jeudi après l’octave de la Pentecôte et confia la rédaction des textes liturgiques à saint Thomas d’Aquin, le docteur angélique. Il adapta les hymnes Pange Lingua (Tantum Ergo) et Lauda Sion à cette occasion.
Il fallu encore un peu de temps pour que la Fête-Dieu ne soit reçue dans toutes les églises latines, au temps de Clément V, à l’époque du Concile de Vienne (1311 – 1312) où il renouvela la constitution d’Urbain IV, et c’est lorsque Jean XXII inséra la bulle d’Urbain IV dans une constitution, en 1318, que le développement de la fête prit une réelle importance sociale : processions, prédications de rue sur les sacrements…